Empreinte carbone De fortes contributions environnementales en production ovine
En valorisant de vastes surfaces qui stockent du carbone, les éleveurs ovins compensent une bonne partie des émissions de gaz à effet de serre.
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Avec 57 races bien adaptées à leur territoire, l'élevage ovin viande permet de valoriser une large variété de surfaces en grande majorité non mécanisables, 82 % des fermes étant situées en montagne ou en zone défavorisée. « C'est une filière qui compense fortement ses émissions de gaz à effet de serre (GES), grâce au stockage du carbone dans les prairies et les parcours utilisés par les troupeaux », relève Sindy Thoudre, de l'Institut de l'élevage (Idele).
Ce taux de compensation atteint en moyenne 40 % du fait de la place importante de l'herbe dans l'alimentation de ces ovins. Les travaux réalisés par l'Idele montrent en effet que la ration moyenne des brebis est constituée pour 63 % d'herbe pâturée et 20 % d'herbe conservée. Les concentrés achetés, qui nécessitent du transport, ne représentent que 9 % de la ration. Sur les 1,3 million d'ha utilisés par ces élevages allaitants, 1,2 million d'ha portent de l'herbe. Ces surfaces constituent des puits de carbone, avec 450 kg/ha/an de CO2 stockés dans les prairies permanentes et 250 kg/ha/an dans les parcours.
Gagner en productivité
Pour autant, le stockage du carbone dans le sol ne suffit pas à tout compenser. Mais des marges de progrès existent pour diminuer les émissions de GES, qui se calculent au kilo de viande produit. « Pour y parvenir, on peut par exemple repérer plus vite les brebis vides. Cela permet de les remettre rapidement à la lutte ou de les réformer, en adaptant la ration à leur état afin de ne pas gaspiller de concentré », explique Sindy Thoudre.
On peut également améliorer la fertilité avec des agnelles mieux développées à la mise à la reproduction et des brebis bien préparées à la lutte. « Il y a aussi des marges de progrès sur la mortalité des agneaux », ajoute-t-elle. Tout ce qui concourt à optimiser l'utilisation des concentrés améliore le bilan carbone. Grâce à la sélection génétique, par exemple, les brebis peuvent produire plus de lait, ce qui réduit le concentré nécessaire à l'engraissement des agneaux. Tous ces progrès contribuent aussi à l'amélioration des marges.
Le choix des leviers à mobiliser doit être adapté à chaque système. « L'objectif est d'optimiser sans intensifier, ce qui amènerait à augmenter la consommation de concentré au détriment de l'herbe », relève Sindy Thoudre. Les systèmes pastoraux, par exemple, émettent davantage de GES par kilo de viande car ils sont peu productifs. Mais ils compensent plus largement grâce aux vastes surfaces pâturées et ont au final l'empreinte carbone la plus légère. « Ils peuvent malgré tout progresser en développant encore le sylvopastoralisme, qui contribue en même temps au maintien de milieux ouverts favorables à la biodiversité », ajoute-t-elle.
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